Egalité de genre et droits de la femme au sein de l’agenda de développement post 2015

58 session de la Commission de la Condition de la Femme (CSW) qui aura lieu aux Nations unies à New York du 10 au 21 mars 2014

Discours de Ouafa Hajji, Présidente de l’Internationale socialiste des Femmes, ISF

Excellence, Jorge Montano, Ambassadeur Représentant permanent du Mexique auprès des Nations Unies,

Mes chères sœurs Diva, Pia, Chantal, Enke, Responsables au sein de l’Internationale Sociliste des Femmes et de l’International Socialiste,

Mes amies,

Mesdames et Messieurs, Je remercie la mission permanente du Mexique pour l’organisation de cet évènement conjoint sur l’égalité de genre et droits de femme au sein de l’Agenda de développement post-2015 en marge de cette 58ème session de la CSW dédiée aux Défis et réalisations dans la mise en œuvre des OMD pour les femmes et les jeunes filles.

Permettez-moi de saisir cette occasion pour rappeler et réaffirmer l’engagement sans faille, aux quatre coins du monde, de l’Internationale Socialiste des Femmes (ISF), en faveur des droits des femmes, de leur autonomisation, de l’égalité de genre et de la fin de la violence sous toutes ses formes à leur égard.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour présenter la vision de l’ISF pour la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire (OMD) et les priorités qui s’imposent dans le cadre de l’Agenda de développement post-2015. Cette vision émane de l’action de proximité au quotidien menée par les 149 organisations membres de l’ISF engagées sur le terrain.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Nous somme proches de l’échéance 2015 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et déjà conscients des résultats obtenus à ce jour. Des progrès certes ! Mais très inégaux, trop lents, bien souvent faibles avec un impact sur les conditions des femmes dans le monde excessivement limité. Les acquis obtenus sont, par ailleurs, fragiles et menacés par les changements climatiques, les crises politiques, les conflits armés, la crise économique…etc. Ce bilan est aujourd’hui confirmé par les analyses que nous avons entendues au cours de cette semaine dans le cadre des travaux de cette 58eme session de la CSW.

Il s’agit aujourd’hui de changer la manière et les méthodes pour un Agenda post-2015 qui tienne compte de l’une des principales faiblesses des OMD tels qu’ils ont été arrêtés il y a 20 ans : Inscrire l’égalité de genre et les droits de la femme au sein de l’Agenda de développement post-2015. Les femmes sont la réponse aux échecs constatés aujourd’hui et la solution pour les succès attendus demain.

C’est pourquoi l’ISF préconise une approche sensible au genre, fondée sur les droits humains sur la base de trois grandes priorités : 1) éliminer la violence, 2) éduquer et former pour libérer, 3) éradiquer la pauvreté.

– Eliminer la violence à l’égard des femmes, un fléau oublié des MOD alors qu’il constitue à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté et à un impact important sur l’emploi et la croissance.

– Eduquer et former pour libérer, un facteur d’émancipation, sont également des conditions pour la réalisation du bien être et partant d’un développement humain, éthique et durable. Le savoir est la clé de l’émancipation et de l’autonomisation !

– Eradiquer la pauvreté, 70% des pauvres dans le monde sont des femmes. On ne peut éradiquer la pauvreté sans une approche participative en commençant par la vie dans le village ou la localité, ni sans l’accès à la terre, aux financements, aux ressources et au travail décent. L’économie verte est la solution à l’éradication de la pauvreté si elle implique les femmes. Les femmes ont un rapport avec l’eau, la terre, la préservation des ressources pour le bien être de leur famille.

L’agenda post-2015 doit intégrer le genre dans tous les objectifs car ils sont interdépendants de la situation des femmes et des jeunes filles et mettre en place un cadre pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation sur la base de données sexospécifiques impliquant la société civile. Les OMD ont en effet souffert de la non disponibilité des données ! Et il est essentiel d’élaborer des mécanismes clairs et de nouveaux indicateurs, notamment des indicateurs de genre (violence, âge, charge de travail non rémunérée…).

La réussite de l’Agenda post-2015 est crucialement lié à un partenariat mondial réaménagé et conditionné par l’égalité de genre et qui s’appuie sur un nouvel ordre de croissance qui mette fin à une prise en otage du développement économique des Nations par la finance internationale.

Les femmes sont au cœur des enjeux du développement et donc au cœur des OMD. C’est avec les femmes et par les femmes que l’on peut réduire la pauvreté et la faim, augmenter les inscriptions scolaires, réduire la mortalité enfantine, améliorer la santé maternelle, lutter contre le VIH/Sida et promouvoir la durabilité environnementale et la paix.

Je vous remercie.

 

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